lundi 26 novembre 2007

Emily The Strange - Morte d'ennui

All Blacks

Les Editions Soleil sortent une première reliure des aventures d'Emily The Strange, l'anti-héroïne imaginée par Rob Regers. Jusqu'ici, les BD d'Emily n'avaient pas eu droit à une traduction française. Pour moi, jusqu'alors, Emily n'était qu'une icône gothique, condamnée à trôner dans les vitrines de magasins de gadgets aux côtés des pyjamas La Famille Addams, des strings L'Etrange Noël de Mr. Jack, des bavoirs Massacre à la Tronçonneuse et des aiguilles à tricoter à l'effigie de Norman Bates. C'est donc avec une certaine excitation que je me suis plongé dans ce premier volume, sous-titré Morte d'Ennui. Enorme déception. Je m'attendais à dévorer ce très beau livre en quelques minutes. Il aura finalement traîné de longues semaines aux toilettes avant que je me décide à en terminer la lecture.

Pourtant, l'univers graphique est fascinant : dans un décor tout en noir, rouge et blanc, Emily cache derrière son visage de Playmobil un profond mal de vivre, qu'elle soigne en créant des mixtures hallucinogènes, en invoquant des créatures monstrueuses ou en se mutilant. C'est donc une adolescente totalement barrée qui nous raconte ses déboires. Extrait choisi :

"Les gens me demandent souvent pourquoi je m'habille en noir. Je leur réponds que c'est parce que personne n'a rien inventé de plus sombre. Et ensuite je menace de manger leurs enfants."

Mais alors, qu'est-ce qui cloche dans ces histoires ? Le problème, c'est que les mini-histoires d'Emily n'ont ni queue, ni tête. Ses délires psychotiques font sourire au début, mais je m'en suis très vite lassé. Après une vingtaine de pages, j'en avais même carrément plein les bottes. Les planches sont visuellement très réussies mais les récits manquent cruellement d'imagination. De digression en digression, j'en ai perdu mon latin et, au final, je n'en ai pas retenu grand chose : de chouettes couleurs, quelques autocollants sympas et un bon avertissement. En effet, après avoir lu ça, je réfléchirai à deux fois avant de laisser traîner une boîte d'allumettes ou un couteau de cuisine à proximité de ma fille.

Pour la critique de la société consumériste et machiste, je préfère cent fois Daria, le fabuleux dessin animé qui passait sur MTV à la fin des années 90. Pour Emily The Strange, je m'en tiendrai aux figurines... et à la très belle édition limitée de l'Epiphone G-310.

Le lien :

1 commentaire:

  1. Daria qui, pour la petite histoire, avait commencé comme camarade de classe de Beavis et Butt-head, qui la surnommaient Diarrhea.

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