jeudi 22 février 2007

Pop Levi - The Return To Form Black Magic Party

Mine d’or de velours

L’écoute de ce premier album de Pop Levi m’a causé bien des insomnies. En effet, passé les 4 premiers titres, je tombe sur Skip Ghetto, ballade que j’ai non seulement déjà entendue quelque part, mais que j’ai carrément déjà chantée des dizaines de fois sous la douche et ce depuis au moins un an ou deux. Problème, impossible de me rappeler le lieu du crime.
Ça en devient vite un problème personnel entre Pop Levi et moi : je veux absolument découvrir la vérité par moi-même, sans devoir recourir à Google. Malgré trois hypothèses de base qui semblaient tenir la route (1 c’est une reprise de T-Rex ; 2 cette chanson est tirée d’une obscure BO de film allemand ; 3 ce titre a figuré sur une récente compile des Inrocks ou sur un sampler de Polyvinyl), mes recherches aboutissent à autant de coups dans l’eau. Résigné, je décide donc de jeter l’éponge. Pop Levi 1 – moi 0. C’est donc Google qui va me raccompagner au vestiaire sous les huées de la foule.
Il m’aura suffi de deux minutes pour découvrir le fin mot de l’histoire : Skip Ghetto figurait sur The Enochian Way, album-mix compilé par Super Numeri… dont Pop Levi est un des membres fondateurs. Ah bon ? A en juger la tracklist (John Lee Hooker, les Velvet, Little Richard et même Brigitte Bardot !), j’aurais juré que ce mix complètement défoncé aux champignons magiques ne comptait que des perles de l’époque Flower Power… Je me suis donc bien fait rouler.
Le décor étant maintenant planté, il est temps de parler un peu de cet album de Pop Levi. Quand il ne sévit pas au sein du collectif prog-psyché-post rock Super Numeri (que je conseille à tout le monde), l’ami Pop loue occasionnellement ses services de bassiste à Ladytron qu’il dépanne sur certaines tournées. Et quand il ne fait ni l’un ni l’autre, il caresse sa guitare et enregistre ses propres morceaux dans son appartement. La bio ne précise pas quand il dort…
Ce premier album est donc un recueil de chansons enregistrées depuis deux ou trois ans. L’ambiance qui s’en dégage est saisissante. Nous voici revenus en pleine période glam rock. Tout le répertoire de Marc Bolan est passé à la moulinette pour accoucher de 11 hymnes psyché, toutes guitares en avant. Aucun détail n’est épargné : on frappe le tambourin entre les couplets, on bat des mains sur le refrain et, surtout, on agite la tignasse dans un tourbillon de paillettes sur un solo de guitare dopé à la wha-wha. Le tout défile à plus de cent, et me voici à feu et à sang. Rien que les titres Blue Honey ou Pick Me Up devraient être interdits aux moins de 18 ans, tant ils invitent à la débauche la plus lubrique.
Au final, Pop Levi nous sort l’OVNI de ce début d’année. Si l’album marche, il risque de déclencher un tsunami de hype autour de groupes psychédéliques qui tournera vite à la nausée. Et si c’est le cas, il faudra s’attendre à voire défiler des hordes de jeunes chevelus, équipés de la tenue officielle : futal taillé « eau dans la cave », mocassins en daim noir et chaussettes de tennis blanches.
Croisons les doigts et espérons que le phénomène Pop Levi ne contaminera que les oreilles de quelques chanceux et restera étranger aux garde-robes des prophètes du mauvais goût.

Site officiel : www.poplevi.com


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